samedi 10 septembre 2016

Faut-il occuper son chien?

Occuper son chien est-il nécessaire. Ce besoin d’occupation existe-t-il ? Comment se manifeste-t-il? Est-il uniforme pour toutes les races ? Quelle occupation doit-on lui proposer ? Autant de questions auxquelles tente de répondre cet article.


 Faut-il occuper son chien ? Bonne question ! En fait, on peut effectivement s’interroger sur le besoin et la nécessite d’occuper son chien.


AVOIR UNE OCCUPATION EST-CE UN BESOIN?


Notre chien, tout comme nous, cherche à satisfaire ses besoins biologiques que l’on peut classer en deux catégories : les besoins primaires et les besoins secondaires.


Les besoins primaires sont ceux qui sont essentiels à sa survie: se nourrir, s’abreuver, dormir, se reproduire, avoir une vie sociale.


Les besoins secondaires vont permettre la satisfaction des besoins primaires chasser (permet de se nourrir), rechercher un territoire avec un lieu où il est en sécurité (permet de chasser, s’abreuver, dormir), être intégré dans une meute (facilite la chasse, permet de dormir, d’avoir une vie sociale et se reproduire).


On voit donc bien ainsi que s’occuper, pour un chien, consiste à satisfaire entièrement ou partiellement des besoins essentiels ou primaires par l’utilisation de besoins secondaires.


C’est pourquoi les vétérinaires en général et les vétérinaires comportementalistes en particulier considère que l’hyper activité et l'hypo activité relève d’une pathologie comportementale.


Dans ces deux cas, l’activité du chien ne respecte pas le schéma de la satisfaction de ses besoins primaires.


COMMENT CE BESOIN SE MANIFESTE-T-IL?


Dans notre société actuelle, le chien occupe une place différente de celle occupée il n’y a pas si longtemps. Le chien est entré dans notre maison. Dans la majorité des cas, il n’est donc plus “utilisé” pour conduire des troupeaux, garder la maison, chasser...


De ce fait ses besoins élémentaires sont généralement satisfaits. Nous lui donnons sa nourriture, lui offrons la sécurité nécessaire pour qu’il puisse dormir, et un minimum de relations sociales. Il ne devrait plus éprouver le besoin de chercher sa nourriture ni un endroit sécurisé.


Mais si vous l’observez attentivement, il va reproduire, dans son attitude et ses jeux, les schémas comportementaux qui lui permettent de mettre en œuvre la satisfaction des besoins secondaires, alors même que ses besoins primaires sont satisfaits : courses, recherches olfactives; aboiements que nous jugeons parfois intempestifs ; défense du territoire contre des inconnus (facteurs, passants, véhicules), observation à partir d’un point stratégique, jeux avec un objet, mastication d’un os, demande d’attention ou de caresses...


Si nous ne lui permettons pas de satisfaire ses besoins secondaires et encore plus primaires, le chien pourra développer des comportements rapidement désagréables pour son propriétaire : destruction, agressivité, fugue.


CE BESOIN EST-IL UNIFORME?


La réponse est bien évidemment non, Il est fonction de la race :


- Il est fonction de l’âge :
les chiots en pleine croissance, malgré des périodes de repos plus fréquente que l’adulte, ont besoin de plus d’activités stimulatrices et cognitives.
Les vieux chiens passent plus de temps à dormir


- Il est aussi fonction de l’individu :
Nous savons tous ou avons tous connu des chiens très actifs (sans être hyper actif) et d’autres qui se contentent volontiers de la promenade hygiénique.


- Il est également fonction du mode de vie à laquelle nous l'avons habitué:
Certains chiens ont une adaptabilité extraordinaire à leur environnement.
Celui qui vit en chenil n’aura pas les mêmes activités que celui qui vit constamment au contact d’un maître actif et sportif.


En conclusion, le chien n’est pas fait pour vivre seul et isolé, dans un espace réduit, Il lui faut un territoire avec un endroit sécurisé pour le nid, un espace de jeu avec des “jouets” lui permettant de s’occuper, des temps de promenade lui permettant de se défouler, de “pister”, une vie en meute avec une hiérarchie établie. Et si cette meute est composée uniquement d’humains, il faudra lui offrir des rencontres avec des congénères. Ainsi vous aurez à vos côtés un compagnon équilibré et heureux comme le titre du livre du Dr vétérinaire Joël DEHASSE.


QUELLES OCCUPATIONS DEVONS-NOUS PROPOSER À NOS CHIENS?


Le jeu :


Notamment avec des jouets qu’il pourchassera, secouera frénétiquement reproduisant ainsi la poursuite de la proie et sa mise à mort. Il est important qu’un chien puisse avoir à sa disposition des objets, bouteille en plastique, morceau de bois, jouets divers et variés, avec lesquels il pourra reproduire des simulacres de poursuite. Il devra y avoir également des jouets, voire de temps en temps un os à moelle, lui permettant de mastiquer comme il le ferait avec les os d’une proie.


La promenade :


Tout d’abord il doit être en condition physique. Donc suivant ses capacités, il faut l’emmener régulièrement se promener suffisamment longtemps pour qu’il ne soit ni trop gros, ni trop maigre et n’éprouve pas le besoin de se défouler dans la maison ou l’appartement.
De plus, le jogging, la promenade, sportive ou calme, lui permet non seulement de se défouler physiquement, mais également de mettre en œuvre son sens olfactif, sa vision périphérique et sa perception du mouvement.


Des périodes de calme également avec un point de surveillance :


Le guet est partie intégrante du schéma comportementale du chien. Ce lieu d’observation lui permet de surveiller son territoire, d’appréhender les bruits et les mouvements de son environnement, mettant ainsi en œuvre ses principaux sens : l’ouïe, l’odorat, la vue. Un chien qui ne voit rien, enfermé dans un appartement, ou dans une mesure moindre, entre les murs d’un terrain lui occultant tout le voisinage, présentera rapidement un besoin de communication qui se traduira au mieux par des aboiements constants, au pire par des fugues.


Une vie sociale :


Il ne suffit pas de lui offrir notre présence le matin ou le soir pour que notre chien satisfasse ce besoin élémentaire ; tout d’abord parce qu’un chien a d’abord besoin d’une relation avec un autre chien ; ensuite parce qu’une relation avec un humain ne doit pas se limiter à une présence. Un chien qui n’aurait plus de contact avec ses congénères deviendra rapidement asocial en leurs présences, avec un risque accru “d’accident” (perte de l’inhibition à la morsure et méconnaissance des signaux de soumission ou d’agressivité).


Il faut également lui apprendre puis le maintenir au contact des humains, pas seulement du maître, pour que, quel que soit sa personnalité (dominant ou peureux) les rencontres avec les “étrangers” se passent le mieux du monde.


« L’utilisation” :


Les disciplines sportives sont une excellente manière d’occuper son chien et d’en faire un chien équilibré. Toutefois si la seule occupation proposée est le moment du travail, et que le reste du temps le chien est soit dans un chenil, soit isolé, les besoins élémentaires du chien ne seront pas satisfaits complètement.


Source : Jacques FILHON

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